Interview avec l'artiste Naskita (page 3)
C'est assez complexe et délicat comme travail, car, l'intérieur de l'œuvre se trouve alors soumis aux lois optiques de la réfraction, de la réflexion et de la diffraction. Chaque angle, déplacement ou variation d'un seul de ses paramètres produit des réactions différentes, souvent fugitives en fonction de la forme, de la structure, de la texture sur lesquelles la lumière excerce son influence. C'est une exploration très longue ou l'esprit se déconnecte facilement de la réalité, créant un état altéré d'ou il est parfois difficile de sortir, tant les effets de transformation sont fascinant. Lorsque l'on découvre enfin un point métamorphique, celui-ci devient alors, l'œuvre artistique, qui se substitue à l'œuvre exogène initiale.
Michel - Vous voulez dire que dans chaque œuvre se trouve enfermé, en quelque sorte, une œuvre métamorphique latente?
Naskita - Je le crois sincèrement mais, cette quête, n'aboutie pas systématiquement, peut-être n'ai-je pas cherché ou il fallait, peut-être la résonnance entre l'image et mon esprit n'était pas suffisamment en phase, je n'ai pas de réponse satisfaisante sur ces échecs, de nombreuses matrices conservent encore leur secret qui se révèleront peut-être dans le temps.
Michel - L'œuvre métamorphique révélée correspond-elle à la représentation de l'œuvre exogène?
Naskita - Cela ne s'est jamais produit, ce qui ne signifie pas que cela ne puisse se produire. Jusqu'à présent, ce que le métamorphisme révèle, est, en apparence, très éloigné de la matrice originale.
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